Conseil : vérifiez la validité de votre carte d’identité pour ne pas finir en prison durant votre voyage

Le journal « La Dépêche » a relaté récemment la mésaventure de deux touristes Françaises de 82 et 69 ans qui n’ont pas pu profiter de leur séjour à Antalya (Turquie) à cause d’un problème de validité de cartes d’identités. Celles-ci étaient pourtant bien valides aux yeux de la loi française. Explications.

 

Prolongement de 5 ans de la validité des cartes

Depuis janvier 2013, l’ensemble des cartes d’identité françaises délivrées entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013 aux personnes majeures sont prolongées pour une durée de 5 ans par rapport à la date indiquée au verso. Une information confirmée par la mairie des deux touristes comme l’explique l’une d’entre elles : « on nous a expliqué que malgré le dépassement de la date de validité, notre carte d’identité était encore utilisable pendant cinq ans en vertu d’un décret ministériel de décembre 2013 qui s’applique depuis janvier ».

Malheureusement pour elles, une fois sur place, les douaniers turcs ont refusé de les faire entrer sur le territoire considérant que leurs cartes d’identité n’étaient pas valides et que la Turquie n’avait pas signé de convention pour accepter le prolongement de validité des papiers d’identité. Pourtant le Quai d’Orsay indiquait encore récemment : « nous n’avons eu connaissance d’aucun problème de cet ordre jusqu’à présent. Cette mesure est justement destinée à simplifier les démarches administratives, notamment dans le tourisme. Donc, a priori, il n’y aura pas de problèmes ».

 

5 jours de prison

L’une des malheureuses touristes explique que suite à ce problème elles ont été « conduites dans une petite cellule de 9 m² qui n’avait même pas de fenêtre. Il y avait seulement quatre lits superposés. […] Comme la lumière devait être allumée jour et nuit, on avait du mal à dormir. J’en ai eu des migraines. Pour manger, on nous servait des plateaux repas de compagnies aériennes. […] Nous n’avions même pas le droit de sortir dans le couloir pour nous dégourdir les jambes ! La seule fois où j’ai pu quitter ce véritable placard, c’est pour aller, encadrée par des policiers, tirer de l’argent au distributeur afin de payer nos deux billets d’avion pour le retour à Blagnac ».

Les deux amies ont dû rester dans la cellule jusqu’à ce qu’un vol pour la France se libère, ni l’intervention du correspondant de l’agence de voyages, ni l’ambassade n’ayant pu leur venir en aide. Pas rancunière, elles devraient retourner en Turquie mais cette fois munies d’un passeport.

 

De nombreux problèmes aux frontières et à l’aéroport

Le SNAV, l’organisme des professionnels du voyage, a reçu plusieurs témoignages d’agences qui indiquent que de nombreux clients ont été refoulés depuis le passage de cette loi à la frontière des pays comme le Maroc, la Tunisie ou la Turquie, qui acceptent la simple carte d’identité comme justificatif lors d’un voyage.

Le SNAV précise que « les personnes refoulées, voire empêchées, pour certaines d’entre elles, de monter à bord des avions dans les aéroports de départ, étaient pourtant munies, sur les conseils de leur tour-opérateur ou agent de voyages, de la fiche d’information, téléchargeable sur le site du ministère de l’intérieur, traduite dans la langue du pays d’accueil où la carte d’identité suffit comme document de voyage, expliquant cette prolongation, qui ne nécessite aucune démarche de la part des personnes concernées. »

Il a été demandé au gouvernement de prendre contact au plus vite avec les pays concernés de la prolongation automatique de 10 à 15 ans et « surtout que des consignes très précises soient passées dans ce sens aux postes de contrôle aux frontières et dans les aéroports et gares internationaux ».

En attendant que tous les pays concernés acceptent cette nouvelle mesure, nous ne pouvons que vous conseiller de vous assurer que la date de validité de votre carte est bien postérieure à votre voyage ou bien encore mieux de vous munir d’un passeport.

Sources : SNAV, Le Quotidien du Tourisme, TourMag

Ecrit par Alexandre de KelBillet le 6 mai 2014