La semaine dernière, la cour des Comptes pointaient dans un rapport le modèle du tout TGV indiquant que ce « choix systématique de la grande vitesse ferroviaire […] a abouti à un système peu cohérent, où les rames de TGV desservent 230 destinations et passent 40% de leur temps en moyenne sur les lignes classiques, ce qui nécessite en outre un parc important de rame. » Les sages de la Rue Cambon ont également mis en avant le manque de rentabilité des TGV, « au coût devenu non soutenable. »
Pour faire face à cette situation, la cour des comptes préconise notamment que les TGV doivent desservir moins de gares sur leurs lignes dédiées et moins circuler sur les lignes classiques.
De son côté, SNCF a planché sur d’autres scenarii dans une note de service interne. Selon le site Economie matin, qui a consulté la note en question, la compagnie ferroviaire réfléchirait à trois mesures : l’augmentation du prix des billets Pro, le durcissement des conditions de remboursement et d’échange des billets Loisir et enfin la suppression du bar dans les TGV. Si cette dernière mesure a déjà été évoquée par Guillaume Pepy, les deux autres sont inédites et n’ont pas encore été approuvées par la direction.
Hausse du prix des billets de 1ère classe
Un scénario envisagé par la SNCF est de mettre à contribution les voyageurs qui disposent de billets Pro en 1ère classe. La compagnie ferroviaire envisage d’augmenter le prix des billets Pro 1ère occasionnel de 12€ et les billets Pro 1ère Fréquence de 6€ sur les lignes TGV qu’empruntent régulièrement ces voyageurs. On peut citer par exemple Paris-Lyon, Paris-Marseille, Paris-Lille ou encore Paris-Bordeaux. Avec cette mesure, la SNCF espère des gains de l’ordre de 10 millions.
Un second scénario envisage une hausse de 8 euros pour tous les billets de 1ère, pour un gain de 15 millions d’euros par an.
Modification des conditions d’échange et de remboursement des billets Loisir
Autre hypothèse envisagée par SNCF : un changement des règles qui régissent le remboursement et l’échange des billets Loisir (peu importe la classe). Trois scenarii sont envisagés :
- Remboursement impossible une semaine avant le départ. Les billets Loisir peuvent encore être échangés moyennant 15€. Ensuite dès la veille du départ, le billet Loisir devient non échangeable et non remboursable au même titre que des billets Prem’s.
- Les billets Loisir ont les mêmes conditions que les billets iDTGV. Ils sont non remboursables et échangeables sous conditions. Jusqu’à 5 heures avant le départ, il est possible d’échanger son billet en payant des frais de 12€ si l’échange se fait par Internet. Les frais s’élèvent à 17€ si les modifications sont effectuées par téléphone.
- Des frais sont appliqués sur l’ensemble des échanges effectués pour les billets Loisir. De un à sept jours avant le départ, une taxe de 30€ est appliquée. Elle est de 20€ si l’échange a lieu le jour du départ
39 000 trains concernés par la suppression du bar
Si la SNCF venait à supprimer la voiture bar à bord des TGV, 39 000 trains seraient concernés par cette mesure selon les critères présentés dans la note de service. Tous les trajets de moins de 3 heures seraient dépourvus de voiture bar (hors trajet Paris-Lyon et week-end). Si ce scénario était appliqué, la compagnie ferroviaire ferait des économies de l’ordre de 12 millions d’euros.
Infographie : les scenarii de la SNCF pour rentabiliser les TGV
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Ecrit par Alexandre de KelBillet le 27 octobre 2014
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A propos de l'auteur : Alexandre de KelBillet
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Les deux premières mesures vont rendre le trajet en train plus cher et moins flexible pour les voyageurs « loisirs », qui partent en week-end ou en vacances. Est-ce vraiment une bonne idée à l’heure ou le covoiturage se développe de plus en plus et que la SNCF perd déjà des clients à cause des prix trop élevés ?
Pour ceux qui ont connu (il y a plus de 20 ans ) les billets à prix fixe permettant de prendre un train quand bon nous plaisait on ne peut pas dire que le système actuel de prix variable non remboursable si on loupe son train soit un progrès. Je dirais même que c’est honteux car les familles avec enfants sont lourdement pénalisées (il n’y a qu’a voir le prix des billets pendant les périodes scolaires) ! En fait ,ce système actuel abouti à une recherche frénétique du meilleur prix ce qui est stressant et prend un temps fou. Le système des prix variables calqué sur l’aviation ne permet donc apparemment pas d’aboutir à un équilibre financier . Pourquoi donc ne pas remettre le bien être du passager au cœur de l’exploitation de la SNCF
Bonjour
je ne suis pas économiste d où mon ignorance.
Mais en augmentant le prix moins de clients ?
pourquoi ne pas baisser les prix pour attirer plus de clients, remplir les trains et les rendre plus rentable
La dernière fois que j’ai pris le train (l une de mes rares fois), car plus de voiture pour descendre en faissant du covoiturage avec ma voiture et que j’ai eu la chance de trouver à 2 semaines de mon depart un billet de train lille/poitiers en première classe à 35€ , une affaire et trouvé mon billet de retour au même prix. Le wagon était « presque vide »
Alors que je cherche un billet de retour massy/lille et vu les prix trouvé (40€ le moins cher) autant trouver du covoiturage
scénario 1 : ok, si les « pro » veulent être en 1ère, ils payent sinon ils vont avec le commun des mortels
scénario 3 : ok, on ne peut pas rester 3 h sans aller picoler ! même de l’eau.
scénario 2 : non, il y a trop d’occasion d’avoir besoin de changer son billet : accident, maladie, train raté car le précédent à + d’une heure de retard….
12 € 15 € ce n’est pas 12 F 15F il ne faut pas oublier