Selon les informations du journal La Tribune, l’association Airlines for Europe qui regroupe des compagnies européennes parmi lesquelles Air France-KLM, Lufthansa, British Airways, Easyjet et Ryanair, souhaite l’instauration de l’équivalent de la loi Diard pour les contrôleurs aériens français. Le but : avoir une meilleure visibilité sur le nombre de grévistes afin de ne pas réduire inutilement le programme de vols. Des réductions qui ont un impact important sur les compagnies.
30 000 vols annulés
D’après une étude commanditée par l’association, l’impact économique des grèves des contrôleurs aériens entre 2010 et 2016 est estimé à 12 milliards d’euros (720 millions de chiffre d’affaires pour les compagnies, le reste étant lié au tourisme et à la perte de productivité). Ces mouvements ont également entraîné sur la même période la suppression de 30 000 vols et générés 6 millions de minutes de retard.
Afin d’éviter cela, Airlines for Europe aimerait une révision du cadre réglementaire tout en rappelant qu’il ne s’agit pas de remettre en question le droit de grève. Les compagnies souhaiteraient notamment « une notification préalable des grévistes, si possible à H-72 heures, qui permettrait de savoir exactement la capacité dont nous pourrions mettre en place et de faire des ajustements adaptés des programmes de vols. Le jour J, le service serait stable, nous n’aurions pas de mauvaise surprise, et nous pourrions informer de manière stable nos clients. »
A l’heure actuelle, en France, la loi prévoit une astreinte afin d’assurer au moins 30% des vols. Insuffisant pour les compagnies qui par la voix de Laurent Timsit , le directeur de la stratégie et des affaires internationales d’Air France-KLM précise vouloir « un lien de proportionnalité entre le nombre de grévistes et l’impact sur le trafic, ce qui n’est pas le cas » jusqu’à présent.
Des syndicats divisés
Le syndicat SNCTA, qui représente 50% des contrôleurs français, s’est montré ouvert à la proposition comme le montre les propos de Jérôme Lautrette, son secrétaire national, au journal La Tribune : « Cela manque au dispositif. Il faut définir les conditions, mais c’est acceptable. On l’a vu pendant les grèves concernant la Loi Travail qui ne concernait pas notre profession. Il y a eu des préavis qui ont été très peu suivis. L’image du métier et le service public en ressortent dégradés. » Les syndicats CGT et UNSA (40% des voix à eux deux) seraient beaucoup plus réticents selon La Tribune.
Sources : La Tribune, Le Figaro
Ecrit par Alexandre de KelBillet le 20 janvier 2017
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A propos de l'auteur : Alexandre de KelBillet
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