En 2013, les pleurs des bébés étaient parmi les 20 comportements les plus agaçants en avion selon les passagers. L’année suivante 70% des voyageurs interrogés pour un sondage se disaient favorables à des vols avec des zones réservés pour les enfants. Une demande qui avait été reprise en 2015 par une journaliste qui militait afin que des vols soient réalisés sans enfant ou avec des espaces qui leurs soient réservés.
La question de proposer des vols sans jeunes passagers, avec des zones silencieuses ou réservées aux familles refait surface avec la nouvelle mesure de la compagnie Indigo. Selon les informations de Déplacements Pros, la compagnie indienne propose depuis le mois d’octobre des zones interdites aux enfants à bord de ses avions. Ces « Quiet Zone » (zones silencieuses) vont des rangs 1 à 4 et 11 à 14. La compagnie précise que ces rangées sont avant tout destinées aux « voyageurs d’affaires qui préfèrent utiliser ce temps calme pour travailler. »
Indigo n’est pas la seule compagnie à proposer des espaces sans enfant. Depuis 2011, les vols de Malaysian Airlines disposent de zones interdites aux enfants en 1ère classe tandis que des zones équivalentes ont fait leur apparition dès 2013 à bord d’AirAsiaX.
Politique discriminatoire pour les parents
Depuis l’annonce de la mise en place de ces nouvelles zones à bord des vols Indigo, deux camps s’opposent. D’un côté, les passagers qui ont des enfants et qui trouvent cette pratique « discriminatoire ». Anshuman Sinha, un voyageur, s’est confié au journal Hindustan Times en indiquant que « cela signifie que vous ne pouvez pas demander plus d’espaces pour vos jambes lors d’un voyage avec vos enfants. Il est clair qu’ils ne veulent pas que les enfants perturbent le voyage des passagers qui ont payé un supplément pour ces sièges. Mais alors pourquoi permettre aux enfants d’être assis dans les rangées voisines ? ». Outre les parents qui sont directement concernés, d’autres voyageurs pointent le côté discriminatoire de cette mesure et demandent alors que des vols sans passagers odorant, sans passagers qui ont bu de l’alcool, …
De l’autre côté, nous trouvons les personnes favorables à des zones réservées aux enfants et qui sont prêtes à payer plus pour bénéficier de ce type de zones.
@alaisdair #Childfreeflights is a very interesting idea! I have been tortured by screaming children on longflights. I paid a lot for my seat
— Patricia Tallman (@patriciatallman) 6 octobre 2016
Des réactions similaires à celles de l’année dernière lorsque Kelly-Rose Bradford avait proposé des vols sans enfants.
Des vols sans enfants : un cauchemar logistique
Selon Jeff Edwards de Flyer Talk, les compagnies ont envisagé dans le passé la mise en place de vols uniquement réservés aux adultes. Mais ces vols, tout comme les vols avec des zones réservées aux enfants, entraînent des problèmes logistique notamment dans le cas d’annulation ou d’interruption de vols. L’idée des vols sans enfants n’a donc pas été testée. Pour lui, les zones silencieuses ou réservées aux enfants sont, quant à elles, avant tout une mode passagère plutôt qu’une vraie révolution dans le monde du voyage.
Malgré tout les espaces silencieux semblent bien être une demande des voyageurs que ce soit en avion ou en train. En témoigne, la mise en place d’un espace tranquille à bord des trains OUIGO qui répondait à une forte demande des passagers à bord de trains qui peuvent comprendre jusqu’à 40% d’enfants.
Sources : Flyer Talk, Deplacements Pros, Telegraph, News.com.au – Crédit Photo : Unsplash [CC0 Public Domain] via Pixabay
Ecrit par Alexandre de KelBillet le 21 octobre 2016
Articles similaires :
A propos de l'auteur : Alexandre de KelBillet
Passionné par le web et la rédaction, j'interviens auprès de KelBillet comme rédacteur web. Amoureux de la Bretagne, de Londres et de la Moselle, je suis un adepte des transports en commun pour m'y rendre. Signe particulier : je sais mieux me repérer à Londres qu'à Rennes, ma ville natale.
Alexandre de KelBillet a écrit 2805 articles sur le blog de KelBillet.