Après de nombreux rapports défavorables à la mise en place de nouvelles lignes à grande vitesse (rapport Duron en 2013, commission d’enquête publique en 2015 ou encore les rapports de la Cour des Comptes), c’est au tour d’un groupe de travail de la commission des finances du Sénat de montrer ses réserves.
Reporter les projets d’au moins 15 ans
Pour les 8 sénateurs au sein de ce groupe de travail, l’Etat doit avant tout « donner la priorité à la modernisation des réseaux existants ». Ils jugent trois projets de ligne à grande vitesse (LGV) comme des « investissements excessifs » et préconisent que leur construction soit différée d’au moins 15 ans. Les projets concernés sont les LGV Montpellier-Perpignan, Poitiers-Limoges et Bordeaux-Toulouse-Dax, qui a été déclaré d’utilité publique le 5 juin dernier.
Pour permettre le renouvellement du réseau ferré, il faudrait selon le groupe de travail dégager entre 1 et 2 milliards d’euros supplémentaires. Un financement qui ne serait pas possible avec la mise en place de nouvelles lignes LGV lorsque l’on sait que la seule ligne Bordeaux-Toulouse-Dax coûtera 9 milliards d’euros. Les sénateurs expliquent que les « projets dont la rentabilité socio-économique est douteuse, dont les coûts sont déraisonnables et dont le plan de financement est toujours inconnu après l’obtention de la déclaration d’utilité publique peuvent difficilement prospérer » et qu’à « l’heure où l’argent public est très rare, les grands projets d’infrastructure de transport doivent être sélectionnés avec la plus grande rigueur ».
Un rapport contesté par certains élus
Suite à la publication de ce rapport, des élus ont montré leur étonnement parmi lesquels Jean-Luc Moudenc, président de la métropole de Toulouse : « c’est un rapport très mal venu. Je suis stupéfait de constater que deux parlementaires de l’interrégion, Marie-Hélène Des Esgaulx (Gironde) et Yvon Collin (Tarn-et-Garonne) nous plantent un couteau dans le dos. Si on les écoute, toutes les grandes villes de France auraient un TGV sauf Toulouse ? Ce n’est pas acceptable ».
Georges Méric, président de la Haute-Garonne, a de son côté appelé l’Etat « à confirmer son implication dans ce dossier majeur » qui est « essentiel pour le développement de la Haute-Garonne ». Un avis partagé par Carole Delga, présidente de la région Occitanie, qui précise que cette LGV permettra de « faire de la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée un territoire encore plus attractif, dynamique, au service de l’emploi et de l’ensemble de nos concitoyens. […] Nous ne pouvons plus faire marche arrière. »
Sources : La Dépêche, Le Figaro, Côté Toulouse – Crédit Photo : hpgruesen via Pixabay
Ecrit par Alexandre de KelBillet le 1 octobre 2016
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A propos de l'auteur : Alexandre de KelBillet
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