Après l’accident de Brétigny en début de mois, deux autres accidents ferroviaires se sont produits en juillet. L’un en Suisse, le second en Espagne à proximité de Saint-Jacques de Compostelle. Le bilan de ce second accident est particulièrement lourd : 79 morts et 69 personnes toujours hospitalisées à l’heure où nous écrivons ses lignes.
Vitesse excessive et inattention
Les premiers éléments de l’enquête ont permis de conclure qu’aucune défaillance technique n’était en cause comme l’a reconnu le conducteur du train qui a accepté de parler aux juges après son incarcération. Celui-ci a endossé la responsabilité du drame et a indiqué avoir été distrait au moment d’aborder ce virage délicat et avoir freiné en vain.
Selon les informations de Francetvinfo, le conducteur pensait être sur un autre tronçon de voie et aurait réalisé trop tard son erreur. Le journal El Mundo qui reproduit un extrait de la feuille de route du trajet, indique qu’à l’approche du virage, le train quitte un tronçon de voie où la vitesse autorisée est de 220 km/h pour réduire sa vitesse à 80km/h ce qui a été fait trop tardivement ici.
Certaines zones d’ombres restent à éclaircir afin de pouvoir apporter toutes les réponses aux familles des victimes notamment sur ce qui a distrait le conducteur.
Améliorer la fiabilité des systèmes de sécurité
Outre la responsabilité du conducteur, des spécialistes ferroviaires pointent également la fiabilité du système de sécurité dans ce virage dangereux. Alors que la plupart des lignes à grande vitesse européennes sont équipées du système ERTMS (Système européen de surveillance du trafic ferroviaire) qui permet d’alerter le conducteur du train s’il dépasse la vitesse autorisée et de bloquer le train si celui-ci ne diminue pas sa vitesse, l’Espagne emploie un système différent : l’ASFA. Or, ce système ne se déclenche que lorsque le train dépasse les 200 km/h ce qui n’était pas le cas ici d’après les premiers éléments de l’enquête.
Le SEMAF, syndicat de conducteur de trains en Espagne, a indiqué que le drame aurait probablement pu être évité en utilisant le système ERTMS.
D’autre part, le journal El Mundo a tenu à montrer également un point qui pourrait être amélioré par les chemins de fer espagnol puisque sur la feuille de route qui leur a été transmis « cet itinéraire laisse le conducteur décider du moment et de la manière de commencer à décélérer. C’est-à-dire que Garzon (ndlr : le conducteur) devait décider quand freiner pour entrer dans le virage à 80 km/h. Rien ne lui disait comment ni où le faire ».
Sources : Francetvinfo, El Mundo, Le Monde
Ecrit par Alexandre de KelBillet le 30 juillet 2013
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A propos de l'auteur : Alexandre de KelBillet
Passionné par le web et la rédaction, j'interviens auprès de KelBillet comme rédacteur web. Amoureux de la Bretagne, de Londres et de la Moselle, je suis un adepte des transports en commun pour m'y rendre. Signe particulier : je sais mieux me repérer à Londres qu'à Rennes, ma ville natale.
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